un vazaha en brousse

Publié le par Pierre

Le temps est venu pour moi de faire une pause et de vous donner des nouvelles depuis le nord-ouest de Mada, où je fais ma phase de terrain pendant que Charline reste à Tana à compter des champignons. La difficulté ici n’est pas de trouver une connexion pas chère (1€ l’heure, et encore, ici, c’est cher), mais plutôt d’avoir une connexion internet !

 

Pour le stage, je suis revenu à de la foresterie avec des volumes, des surfaces terrières et tout (non, ça ne me manquait pas). Le but de mon étude, établir une étude d’approvisionnement de la prochaine centrale électrique thermique à biomasse qui verra le jour en décembre prochain dans la bourgade de Manerinerina. La centrale sera alimentée avec du mokonazy alias Jujubier, alias Ziziphus sp., mais je préfère dire mokonazy, sinon le nom latin fait rigoler les français…

Si j'avais pu mettre une photo (pas assez de connexion pour ça), J‘entendrais déjà les puristes nancéiens qui disent : « gnagnana c’est pas une forêt, gnagnagna c’est tout petit, gnagnagna qualité de merde », et autres critiques acerbes. Je les aurait conchié aimablement.

 

Je travaille depuis une semaine à établir un tarif de biomasse, ce qui veut donc dire bucheronnage et donc gros DMN en plein milieu d’un hotspot de biodiversité ! Bon, le mokonazy est une espèce invasive, donc les écolos auront moins de scrupules, même si, bon, ce sont toujours des êtres vivants qu’on tue, oui, c’est mal (je vais me faire engueuler moi…).

 

Pour cela, je suis aidé de Tody et surtout de Justin, un charbonnier local qui donnerait des complexes à Hugo par sa maitrise du famaka, la hache locale. Justin a en effet abbatu et débité en petits morceaux 28 individus, soit 3t5 de bois, en une semaine. Les associations DMN le remercient.

 

Mais la brousse n’est pas de tout repos : nous sommes à Madagascar, et pour aller en forêt, comme tout malgache, il faut marcher à pied. C’est l’occasion d’expérimenter la pédicure malgache. Mode d’emploi :

 

1 : partez sur le terrain avec des pantalons et des bonnes chaussures.

2 : abandonnez tout ceci car il fait trop chaud, préférez le short et les tongs.

3 : partez vers la forêt en passant par des chemins bordés d’épines.

4 : traversez la rizière en enlevant les tongs pour éviter qu’elles se perdent dans la boue.

5 : ne remettez pas vos tongs, car la boue sur les pieds empêche leur utilisation : continuez pieds nus sur la terre sèche craquelée qui fait mal à la plante des pieds.

6 : après avoir passé la rivière, lavez vos pieds et remettez vos tongs. Faites vos mesures en forêt sous le soleil : vous acquerrez un splendide bronzage « tong ».

7 : refaites le même chemin en sens inverse, à la différence près qu’à 13h, la boue est brulante et qu’il faut passez dedans tout de même.

 

Après seulement 3 jours de cure, vous obtenez de superbes pieds tout déglingués

 

Heureusement, avec la saison sèche qui commence, la boue va sécher, et je pourrai bientôt arrêter les étapes 4 5 et 7 la cure.

Pour le reste, les anecdotes de la vie « comme les malgaches », ça ne manque pas ici : exemple rien qu’en allant au cyber en taxi brousse, le gars devant moi me demande « tu peux passer mon sac qu’est sous ton siège (enfin, un truc dans le genre), je tâte sous le siège et je trouve une poule… c’est le bagage du gars… normal.

 

Sinon, le terrain c’est de la balle, le riz et les bananes, ça cale !

 

Bises de Mada !

 

Pierre

 

ps: connexion pourrie, je ne peux même pas participer au concours... pfff... Pourtant j'avais fait une super carte de mon pied sur Qgis ! (oui, je m'emmerde un peu par moments)

 

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A
Oups, mob premier commentaire s'adresse aux deux faignasses en Malaisie, désolé !
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A
Réveil 9h30 ?!! Vous appelez ça "l'aube" ?!! Moi mes cocottes c'était départ sur le terrain à 5h pour ramasser du caca de nasique !
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M
gnagnana c’est pas une forêt, gnagnagna c’est tout petit, gnagnagna qualité de merde !
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